dimanche 19 janvier 2014

Ah mais non !

ah mais non ! Non, non, non ! Quelqu'un s'est installé dans mon vide. Un vilain mélanome a trouvé la place vacante et s'y est logé tout à son aise. Commençant tranquillement à prendre possession de chaque pièce alors que je venais à peine de finir l'état des lieux. J'étais encore entrain d'hésiter sur les différents corps de métier nécessaires à la construction de ces fameuses solides fondations, regarder à droite, regarder à gauche, que des squatters ont intégré les lieux. Heureusement que j'ai aperçu le premier tag sur ma jambe. Il a fallu, vite fait, employer les grands moyens pour les déloger parce qu'ils se sont vite reproduits, tous là, bien au chaud, dans mon vide ! L'entreprise s'est révélée ardue, stressante mais on y est arrivé, il ne reste plus qu'un immense graffiti en forme de fermeture éclair sur toute ma cuisse… Voyous, va ! Il va donc falloir s'atteler au chantier plus vite que prévu, renforcer fissa les fondations avec du béton armé. Pour cela, j'ai pris tout ce qu'il y a de mieux pour m'aider, psy, coach(le meilleur !), écriture et même un petit tour chez le coiffeur pour ravaler la façade, essayer de donner un petit coup de jeune à l'extérieur pour essayer de faire oublier les graffitis dans les étages. Puis, va falloir surveiller tout ça de près pour peu qu'il en reste quelques uns bien cachés dans les combles ou à la cave. Allez, allez, au boulot ! On renforce, on consolide, on anticipe, on perd pas de temps ! Quel chantier. J'espère vraiment le voir terminé. Ce serait idiot de s'être fait piquer la place par des petits bêtes qu'on ne connaissait même pas… Allez, ouste, bon débarras, on ne veut plus les voir celles-là ! Voilà, tout est en place, je crois. C'est bon, on peut commencer !

lundi 13 janvier 2014

Absolute begginer

Longtemps, j'ai été vide. J'ai vécu 46 ans en toute innocence, avec un esprit formaté par d'autres, sans conviction, sans avis, sans pensées propres si ce n'est celles de mes interlocuteurs. J'ai eu une mère nocive, une mère qui a fait ce qu'elle a pu avec ce qu'on lui avait donné - sans doute de grosses carences, et un père inexistant. Ma mère n'a pas fait un enfant, elle a fait une continuité d'elle même, un être tout entier dépendant d'elle, sa suite, son clone qui vivrait ses rêves et lui correspondrait en tous points. Cet être c'est moi, et j'ai bien compris quel était mon rôle alors je m'y suis conformée. Mais je ne lui en veux pas, pas vraiment, grâce à elle et à ses névroses, je n'ai jamais fait de bêtises, jamais fumé, jamais bu, jamais couché avec n'importe qui, un esprit sain dans un corps sain, ou plutôt devrais-je dire un esprit simple dans un corps sain. 46 ans de dépendance affective à ne rechercher que l'approbation dans le regard des autres, à me conformer au moule, à pardonner tout le monde, à faire en sorte d'être aimé de tous, une voie vers la sagesse en quelque sorte, le pardon, l'amour du prochain, certains mettent toute leur vie à s'y rapprocher, moi je l'ai appris dès ma naissance mais ça ne compte pas, c'était malgré moi...Mais je ne regrette pas. D'ailleurs je ne regrette rien, j'ai eu de la chance, beaucoup de chance, en voulant me conformer aux rêves de ma mère, j'ai fait des études, appris des langues, créé une famille unie et pleine d'enfants, je me suis appliquée à faire tout ça très bien et j'en récolte les fruits tous les jours. J'ai même réussi à réaliser que je ne faisais pas ça pour moi mais pour elle et j'ai réussi à m'en détacher (ou du moins j'ai l'impression que je m'en suis détachée) Mais le vide est là, bien présent, bien béant, ce vide que j'ai nourri pendant des années avec du lait concentré, du chocolat et du sport pour compenser... Ce vide que je ne veux plus remplir bêtement mais que j'aimerais désormais essayer de combler avec de vraies fondations, avec du dur, avec du vrai. Alors, il va falloir que je commence à penser par moi-même, que je réinitialise mon esprit, que je me pose les bonnes questions... Toute cette tristesse, toute cette colère enfouie, que dois-je en faire, je n'ai pas appris à les faire sortir ni même à les accepter Toutes ces croyances, toutes ces informations sur lesquelles je me suis construites, je dois les oublier, les ravaler, les modifier ? Je n'ai pas de mode d'emploi, lire, écrire, méditer ? Je vais m'y employer...